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Après avoir multiplié les nuls en début de saison, le club nordique enquille aujourd’hui les succès et se positionne comme candidat au titre de champion «Nous ne pensons pas au titre ».

Dimanche, suite à une victoire probante sur l’OCK, le coach de Tanger a joué la carte de l’anti-melon en conférence de presse. S’il est apparu ravi de ce 8ème succès consécutif, le neuvième en dix matchs, Idriss Mrabet est resté pondéré. Mais sa prudence ne peut éclipser la réalité. Celle d’une équipe présente dans le Top 3 de la Botola depuis plus d’un mois et qui truste à l’heure où l’on écrit ces lignes, le haut du classement. Et pour cause, l’IRT a empoché plus de points en 2018 (9) que sur l’ensemble de l’ère Zaki (8). Ce bilan comptable démontre que les joueurs ont vite retrouvé plus de liberté après le départ de l’ex-gardien international. Une métamorphose pas tant sur l’organisation que dans l’attitude. Explications. Désignés pour venir au chevet de l’IRT au soir de la dernière défaite en date contre l’OCS, fin novembre, Mrabet et son staff ont estimé qu’il valait mieux ne pas bouleverser les repères acquis à l’époque de leur prédécesseur. Ainsi, Mrabet aura maintenu une organisation en 4-2-3-1, basée sur un jeu en transition rapide par les côtés. D’ailleurs, au-delà des 15 points acquis à l’extérieur, soit plus que toute autre équipe, 75 % de leurs buts y ont été enregistrès, là où il y a plus d’espace pour Naghmi, le meilleur buteur (10) et Hamoudan le pourvoyeur en chef. Les deux maîtres à jouer de l’IRT brillent par leur vitesse, leur course en profondeur et leur progression balle au pied depuis l’arrière, mais pas que, ce sont surtout deux phénomènes de déséquilibre dans les 30 derniers mètres. Ce qui nous amène à la véritable force des Nordistes, les coups de pied arrêtés. En effet, la troisième meilleure attaque du championnat a marqué plus de la moitié de ses buts sur cette phase de jeu (13/24). Une arme redoutable et la signature de l’entraîneur d’une certaine manière en le devant, d’une part, à des tireurs précis, car la qualité de frappe des coups francs constitue souvent l’un des premiers facteurs d’explication et, d’autre part, aux provocations et dribbles des attaquants, qui en plus d’obtenir des coups francs très bien placés, sont extrêmement doués pour récolter des penaltys. Justement l’IRT est l’équipe qui en a obtenu le plus (9), devant le HUSA (7). Statistique qui dévoile en filigrane une présence et un grand nombre de ballons joués dans la surface de réparation dont peu ou prou d’équipes du championnat pourraient s’en vanter. C’est bien d’avoir des pénos, encore faut-il les mettre au fond. Et même si Naghmi en a raté deux, on est sûr qu’il ne s’en formalisera pas, pour la bonne raison que lui, au même titre que l’ensemble du groupe, a vraiment un moral d’acier dans la mesure où les joueurs ne baissent jamais les bras et se battent jusqu’au bout, en attestent les cinq points arrachés dans le money time, plus que tout autre équipe du championnat. Alors que se profile, vendredi, un choc contre son dauphin, le Raja de Casablanca, quelques bémols sont quand même à souligner côté tangérois. D’abord, l’entraîneur dispose d’un réservoir de joueurs et de possibilités limités. Et puis, attrayante sur l’aspect offensif, l’animation rend plus dangereuses les transitions défensives. Ensuite, même en comptant 9 clean sheet, la meilleure défense du championnat est fragile dans l’axe du terrain, où l’espace entre les attaquants et les milieux de terrain expose le back four, qui a la fâcheuse habitude d’être pris dans son dos alors que le milieu de terrain laisse, quant à lui, trop de liberté au porteur du ballon. In fine et à la lumière de ses éléments, les planètes semblent toutes alignées dans l’optique de réaliser un exploit unique côté tangérois, et si la route est encore longue, Driss Mrabet aura au moins assez de temps pour s’en convaincre.