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Grosse désillusion pour les Marocains après le nul blanc (0-0) qui a sanctionné leur confrontation avec les Ivoiriens. La rencontre constituait, au passage, un sérieux test pour le coach, Hervé Renard, dans son approche et dans le choix de son effectif. Résultat, Les Lions ont failli être piétinés par les Eléphants dans cette partie qui a été d’un grand fair-play.

Le stade de Marrakech était tout en fête ce soir du samedi 12 novembre 2016, pris d’assaut par près de 40. 000 spectateurs. Il y avait également de nombreuses personnalités VIP, et pas des moindres, dont le président de la FIFA, Gianni Infantino. De quoi donc impressionner l’adversaire du jour que les Marocains n’ont plus battu depuis 1996 ! L’optimisme cependant était de rigueur en ce début de match quand les Lions ont sauté sur l’adversaire mais d’une manière assez anarchique. La furia dura un quart d’heure avant que les débats ne commencent à se décanter et les Eléphants à sortir la trompe de l’eau. La prudence était toutefois devenue le maître mot dans les deux camps. Le jeu se concentrait au milieu du terrain, chose que souhaitaient les visiteurs, conscients de leur supériorité dans ce compartiment. Justement, la ligne médiane était le point faible de la sélection marocaine, en raison d’absences notables dont celle de l’infatigable Karim El Ahmadi. Autant les Marocains multipliaient les maladresses, autant les Ivoiriens prenaient confiance, plaçant sporadiquement des contres tranchants menées notamment du côté de Kodjia. Du fil à retordre à la défense locale menée par le fameux Mehdi Benatia. La première occasion de but de la partie allait être Ivoirienne, une tête de N’Guessan, sauvé par le gardien Mounir Mhammedi (33’). Le doute commençait à s’installer dans les rangs des Lions de l’Atlas au point qu’Hervé Renard réclamait nerveusement le soutien du public. On réclama au passage un penalty (37è), puis c’est le premier carton du match pour le médian de Bâle Serey Die, suivi d’un autre pour le Niçois Younès Belhanda et un troisième pour Sylvain N’Guessan. La résurrection des Marocains fut reportée au retour des vestiaires, mais ce ne sera que chimère. Ce sont plutôt les Ivoiriens qui vont imposer le jeu, profitant des espaces concédés par l’adversaire en raison de l’éloignement des lignes. Agiles et très habiles techniquement, les Eléphants laissaient planer la menace avant de subir une frayeur quand une tête de l’attaquant de Malaga, Youssef Nesyri (19 ans), fut sauvée in extremis par le gardien Badra Sangaré (58è), digne remplaçant de Serge Gbohouo. Une lueur d’espoir renaissait, Hervé Renard procéda aux changements dont notamment celui de Soufiane Boufal, qui n’aura été que l’ombre du sauveur qu’on attendait. Il en fallait plus pour plier les Eléphants qui ont terminé le match en trombe car visiblement plus frais. L’arbitre mit fin aux débats, fans, joueurs et staff technique marocains affichant une mine d’enterrement. Seul Hervé Renard essayait de conserver son flegme et de ne pas dramatiser : « De toute façon, après le tirage au sort, le grand favori était la Côte d’Ivoire. On ne devait pas être prétentieux et dire qu’on allait terminer devant eux. Il fallait d’abord la battre ce soir mais on n’a pas eu tout ce qu’il fallait pour y parvenir. Pour gagner ce genre de matches, il faut un état d’esprit et c’est ce qui m’a dérangé. Notre collectif était inférieur en qualité et c’est pourquoi je dis qu’il nous faudra trouver des joueurs supplémentaires de haut niveau parce qu’aujourd’hui nous étions face à une équipe de haut niveau ». Un mea culpa conforté par la déclaration du sélectionneur Ivoirien, Michel Dussuyer : « Nous savions qu’il fallait étouffer le milieu du terrain adverse, harceler le porteur du ballon, demeurer vigilants. Moi, je n’ai pas pleurniché sur les absences mais j’avais dit qu’on avait un collectif qui pourrait bien se comporter. Il y a satisfaction quelque part car il n’y pas seulement des individualités mais également un collectif et surtout un état d’esprit ». C’est le 7e nul (en 15 confrontations) enregistré dans les confrontations entre les deux sélections depuis 1973. Les Ivoiriens se sont imposés à 6 reprises contre 3 pour les Marocains. Ce nul blanc favorise les Ivoiriens qui conservent la tête du classement du groupe C (4 points), suivis du Maroc et du Gabon (2 points) et du Mali (1 point).