Le parcours d’Anass Salah-Eddine illustre parfaitement les paradoxes du football moderne. Sous contrat avec l’AS Roma, où évolue également Neil El Aynaoui, le néo-Lion de l’Atlas a été prêté au PSV Eindhoven afin de bénéficier d’un temps de jeu que le club italien ne semblait pas en mesure de lui offrir.
Pourtant, depuis son retour aux Pays-Bas, le latéral marocain ne cesse d’impressionner, au point de devenir l’un des éléments les plus fiables de l’effectif du PSV.
Un prêt qui tourne à l’avantage du Lion
Au PSV, Anass Salah-Eddine a trouvé bien plus qu’un simple point de chute. L’international marocain bénéficie d’un temps de jeu régulier, d’un cadre tactique qui valorise ses qualités et d’une véritable confiance de la part du staff. Résultat : il est titulaire indiscutable et il enchaîne des prestations constantes et matures qui lui ont valu sa première convocation avec les Lions de l’Atlas courant novembre 2025.
Le retour aux Pays-Bas lui a permis de franchir un cap, tant techniquement que mentalement.
Un impact fort en Eredivisie…
En championnat, le PSV domine largement l’Eredivisie avec 6 points d’avance sur Feyenoord de Targhalline, et Salah-Eddine participe pleinement à cette dynamique. Sa capacité à défendre proprement, à apporter du soutien offensif et à s’intégrer parfaitement dans le jeu vertical du club néerlandais lui vaut de nombreuses louanges.
Belle exposition en Ligue des Champions
Le paradoxe prend encore plus d’ampleur lorsqu’on observe ses performances en Ligue des Champions, où le PSV reste solide face à des adversaires du plus haut niveau européen. Anass ne se contente pas de suivre le rythme, il s’y distingue par son calme, se sens de l’anticipation, sa technique, son efficacité et sa régularité dans un contexte de très haute intensité.
Pendant ce temps, à Rome…
À l’AS Roma, la situation est nettement différente. Le club italien occupe la tête de la Serie A, certes, mais est poursuivi de près par l’AC Milan et Naples, à seulement deux points.
Sur la scène européenne, la Roma évolue en Ligue Europa, où elle n’est classée que 15ᵉ à ce stade de la compétition.
Ce contraste renforce l’ironie de la situation :
- tandis que la Roma lutte dans une compétition secondaire où elle peine à s’imposer, le PSV, lui, occupe le même rang (15ᵉ) mais en Ligue des Champions, un niveau supérieur.
Et c’est dans ce contexte que Salah-Eddine brille, loin de son club propriétaire, et dans une compétition prestigieuse où la Roma aimerait, sans doute, figurer.
Paradoxe révélateur pour l’avenir
L’évolution d’Anass Salah-Eddine pose une question évidente : la Roma réalisera-t-elle son erreur ?
En laissant filer l’un des joueurs les plus prometteurs de sa génération pour un simple prêt, elle voit le PSV profiter d’un talent qui aurait pu renforcer son flanc gauche. Salah-Eddine, lui, n’a jamais semblé aussi prêt à franchir un nouveau cap, en club comme en sélection.
Hypothèse intéressante :
Anass Salah-Eddine a été formé à l’Ajax, et l’on connaît la rivalité historique qui oppose le club d’Amsterdam au PSV. Ce contexte rappelle le cas de Mohamed Ihattaren, formé au PSV, passé par la Juventus, avant de revenir aux Pays-Bas pour finalement se retrouver à l’Ajax. Un transfert indirect qui avait déjà suscité beaucoup de débats.
Dans ce même esprit, on peut se demander si le passage d’Anass par l’AS Roma n’a pas joué un rôle stratégique dans sa trajectoire. Il n’est pas impossible que son représentant (Mo Sinouh) aie utilisé cette étape en Italie comme une manière de faciliter un retour aux Pays-Bas, mais cette fois vers Eindhoven, sans contact direct entre le PSV et l’Ajax. Une sorte de passerelle subtile, permettant d’éviter des négociations potentiellement tendues entre deux rivaux historiques.
Cette hypothèse n’a rien d’improbable, surtout dans le football moderne où les agents sont devenus de véritables architectes de carrière, capables d’orchestrer des transferts complexes pour contourner les rivalités, préserver les relations entre clubs ou maximiser les opportunités pour leurs joueurs.































