Le Ballon d’Or, autrefois symbole suprême du mérite individuel, est aujourd’hui fragilisé par des polémiques récurrentes. Récompenser un joueur dans un sport collectif reste déjà complexe, mais les biais du système aggravent cette difficulté.
La liste des 30 nommés 2025 illustre un déséquilibre criant : une majorité d’attaquants au détriment des milieux et défenseurs. Cette logique héritée de l’ère Ronaldo-Messi réduit encore le football aux buts et passes décisives, ignorant l’importance des gardiens, des récupérateurs et du jeu collectif.
Le processus de sélection est tout autant critiqué : choix médiatiques de France Football, votes influencés par des préférences nationales, dispersion des voix comme en 2024 avec Rodri et Vinícius Jr. S’y ajoutent des dérives caricaturales, comme certains journalistes plaçant leurs compatriotes ou leurs clubs favoris très haut dans le classement.
Même le Real Madrid a boycotté le trophée, jugeant ses critères trop subjectifs. D’autres observateurs se tournent désormais vers des distinctions jugées plus représentatives, comme le prix UEFA ou le trophée The Best de la FIFA.
Devenu davantage un spectacle médiatique qu’une véritable reconnaissance sportive, le Ballon d’Or interroge aujourd’hui sur sa légitimité. Sans réforme du système de vote, il risque de perdre définitivement l’aura qui faisait de lui le trophée individuel le plus prestigieux du football.