Taha Benrhozil

FIFA : Héros de la séance de tirs au but contre la RI Iran (1-1, 4 tab à 1) mardi, le Lionceau de l’Atlas, Taha Benrhozil s’est livré en exclusivité à la FIFA à l’aube de retrouvailles avec le Mali, en quart de finale.

Mardi 21 novembre, le monde du football a découvert un sacré personnage lors du duel entre le Maroc et la RI Iran (1-1, 4 tab à 1). Par son charisme, sa hargne et évidemment son talent, le gardien des Lionceaux de l’Atlas Taha Benrhozil a non seulement nettement contribué à qualifier son pays, mais il l’a en plus fait avec un certain panache. Aussi, sa célébration rageuse après avoir brillé lors de la séance de tirs au but restera, à n’en point douter, l’une des images marquantes de ce tournoi.

« J’étais prêt pour cette séance« , explique le jeune homme dans un entretien exclusif avec la FIFA. « L’entraîneur des gardiens (Nader lmyaghri) m’a mis dans de bonnes dispositions, j’étais confiant sur le fait qu’on allait gagner. Mes expériences passées, comme à la Coupe d’Afrique des Nations U-17, m’ont beaucoup aidé. »

Si Taha Benrhozil a dû prouver sa valeur lors de la séance fatidique, c’est d’abord parce que le Maroc, bien que globalement dominateur, s’est fait très peur en ne revenant que dans le temps additionnel. « La partie a été très difficile mais avec les conseils de notre staff, on a pu aller de l’avant et livrer un grand match », rembobine le gardien. « Dieu merci, on s’est qualifiés. »

Les tirs au but, toujours éprouvants pour les nerfs, ont d’abord basculé quand l’Iranien Hesam Nafari a expédié sa tentative au-dessus des cages. Si le Maroc avait dès lors un précieux avantage, Taha Benrhozil n’avait pas spécialement envie de voir la séance s’éterniser. Et quand Kasra Taheri s’est présenté face à lui, le portier marocain a étonnamment choisi de se décaler sur sa gauche et d’ouvrir en grand la porte sur sa droite. Bien lui en a pris puisque son adversaire, probablement troublé par la posture de son vis-à-vis, a expédié sa tentative droit sur lui.

« C’est ma technique, je fais toujours ça, en Coupe d’Afrique aussi je l’ai fait !« , sourit le gardien, toujours bien préparé pour les penalties. « Mon but c’est de perturber mon adversaire. »

Pour le premier quart de finale de leur histoire au Mondial U-17, les vice-champions d’Afrique pourront assurément compter sur un gardien en pleine confiance face au Mali pour une affiche 100 % africaine. Celui qui occupe ce poste depuis ses cinq ans tire son inspiration de son idole : l’Allemand Marc-André ter Stegen. « Je l’aime beaucoup, j’aime ses parades réflexes, son jeu au pied, beaucoup de choses », confie le jeune Marocain.

Voilà quelques mois, Taha Benrhozil a par ailleurs eu droit à des encouragements de taille de la part de nul autre que Yassine Bounou, le gardien titulaire chez les seniors. « Il m’a donné beaucoup de conseils avant la Coupe d’Afrique« , raconte le gardien, particulièrement admiratif de son aîné.

Cette Coupe d’Afrique U-17 a d’ailleurs été l’occasion pour Benrhozil de se faire un nom dans son pays. Pur talent formé à la prestigieuse Académie Mohammed VI de football comme tant de prodiges marocains avant lui, le jeune homme a impressionné en demi-finale lors d’une séance de tirs au but, déjà, en sortant trois tirs adverses. Et c’était justement contre le Mali, qu’il va retrouver samedi.

« Cette demi-finale n’a pas été simple« , se souvient le portier nord-africain. « L’équipe malienne était très forte, mais quand on est en forme, on peut battre n’importe qui. Jusque-là, c’est le match le plus important que j’ai joué. Lors de mon retour au Maroc, après les tirs au but, j’ai eu beaucoup de retours positifs de la part de ma famille et de mes amis.« 

Il est évident qu’ils seront encore nombreux au pays à scruter la prestation des jeunes Marocains samedi et tout autant à souhaiter que Taha Benrhozil endosse à nouveau le rôle de héros qui lui sied tant.

Malheureusement pour Taha Benrhozil, son arrêt n’a pas compté puisqu’il a décollé trop tôt de sa ligne de but. Et si le VAR lui a imposé de nouveau le même duel, il n’a une fois de plus pas tremblé. Décalé à droite cette fois-ci, il a mis en échec Kasra Taheri une seconde fois et alors pu déclencher sa désormais fameuse célébration. Derrière, libéré d’un poids par son gardien, Fouad Zahouani a conclu la séance avec sang-froid et offert la qualification aux Lionceaux de l’Atlas.