Vahid Halilhodzic

Quand un quotidien marocain fait sa lecture en reprenant les arguments et en tirant les mêmes constats publiés sur Lions de l’Atlas. Peu ont le courage de nous citer et le Matin, qui va plus loin en maquillant nos articles, n’échappe pas à la règle affirmant la « Hagra » des médias marocains à l’égard de notre site. Même le rappel historique sur Badou Zaki est repris, il faut justifier son salaire…

En publiant un démenti sur un éventuel évincement de Vahid Halilhodzic de la tête du staff technique des Lions de l‘Atlas, la FRMF a certes retourné le sablier. Cependant, le passé récent de l’instance fédérale nous rappelle que cette communication n’est jamais un bon signe pour le technicien en place.

Le démenti de la FRMF ne comporte aucune confirmation de la confiance en le technicien bosniaque. Les jours de coach Vahid à la tête de la sélection nationale semblent, cette fois-ci, bien comptés.

La telenovela dont les acteurs principaux sont le sélectionneur national Vahid Halilhodzic et le président de la FRMF, Fouzi Lekjaâ, est peut-être arrivée à son épilogue. Face à des rumeurs qui enflent de jour en jour, l’instance fédérale botte en touche, mais est loin de mettre fin aux supputations sur l’éventuel départ du sélectionneur actuel.

«En réponse aux informations relayées lundi 2 mai 2022 par quelques sites électroniques au sujet du “limogeage par la Fédération Royale marocaine de football (FRMF) du sélectionneur national M. Vahid Halilhodzic” et dans le but d’éclairer l’opinion publique, la FRMF précise qu’aucune réunion n’a été tenue à ce jour entre le président de la FRMF et le sélectionneur national, qui est toujours en congé à l’étranger. M. Halilhodzic sera de retour au Complexe Mohammed VI de football au cours de cette semaine, comme annoncée précédemment», a écrit la FRMF lundi, dans un communiqué.

D’emblée, on peut écarter l’idée que la Fédération conforte son sélectionneur. Aucune confirmation de confiance n’a été prononcée à l’endroit du technicien. On préfère plutôt parler de «retour» au QG de la sélection où une réunion, désormais plus que jamais fatidique, attend le natif de Jablanica.

Le changement, c’est (vraiment) maintenant ?

Au-delà de la sémantique, l’histoire récente de la FRMF, en tous cas depuis le début de l’administration Lekjaâ, nous montre que les démentis sont généralement de mauvais augure pour celui qui en fait l’objet.

Le «modus operandi» est le même : la fuite de l’information, le démenti et, enfin, la confirmation. En février 2016, alors qu’une assemblée générale était en cours, une rumeur fait fureur sur un éventuel limogeage de Badou Ezaki, critiqué pour une qualification poussive face à la Guinée équatoriale au deuxième tour éliminatoire de la Coupe du monde 2018.

Les responsables de la FRMF s’empressent de nier, avant que l’ancien Ballon d’or africain ne soit remercié moins de 24 heures plus tard.

Avance rapide à juillet 2019. Éliminés par le Bénin en huitième de finale de la CAN égyptienne, les Lions de l’Atlas sont dans la tourmente. Les médias avancent la démission d’Hervé Renard de son poste de sélectionneur. Ce que la FRMF s’empresse de démentir. Une dizaine de jours plus tard, «l’homme à la chemise blanche» prend la porte.

Attendu dès ce mercredi à Rabat, Vahid Halilhodzic pourrait se faire notifier son départ de son poste de sélectionneur. L’avenir nous dira si ce pari de la FRMF sera payant, en risquant de déstabiliser un groupe réuni presque pièce par pièce depuis l’été 2019, à six mois de la Coupe du monde au Qatar. Toujours est-il que la manière dont le changement est opéré à la tête de la sélection continue d’être tributaire de décisions dont les contours se dessinent entre les lignes d’un démenti.