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En janvier 2000, Paris re&ccediloit Strasbourg. Godwin Opara est à la Can, Cesar est suspendu, Bruno Carotti a précipitamment quitté le club et le jeune Patrice Grillon est jugé trop tendre. Au final, Paris ne compte plus qu’un seul défenseur central disponible : éric Rabesandratana. C’est donc en toute h&acircte que le PSG se cherche une recrue, et c’est ainsi que Talal El Karkouri arrive dans la capitale fran&ccedilaise.

Formé au Raja Casablanca, et prêté une saison à l’Ittihad Tanger, il commence à évoluer réguliérement dans son équipe d’origine à partir de 1997, o&ugrave il est entraîné par un certain Vahid Halilhodzic. Au Raja, il enchaîne les titres de champion du Maroc, et gagne deux Ligues des champions africains. Début 2000, il participe à la Coupe du Monde des Clubs, et si son équipe perd tous ses matches, El Karkouri se distingue en effectuant une prestation solide face au Real Madrid, ponctuée d’un coup franc impressionnant sur la barre d’Iker Casillas. Le joueur ainsi mis en lumiére est subitement convoité par plusieurs clubs européens. mais il avait signé un mois plus tot un pré-contrat avec le Servette FC (Suisse), et devait rejoindre son nouveau club à l’issue de la compétition.

Partenaire de longue date du club suisse,le PSG demande à se faire prêter El Karkouri quelques semaines, le temps qu’Okpara et Cesar reviennent. Le marocain marque d’emblée les esprits par son interview d’avant-match très particuliére, demande à ce qu’on l’appelle  » Talal », parle de lui à la troisiéme personne et annonce qu’il privilégiera toujours la relance propre au dégagement en catastrophe . Sur le terrain, sa premiére apparition est encourageante, même si le joueur s’avére justement ne pas être du genre à faire preuve de finesse sur la pelouse. El Karkouri enchaîne les rencontres en janvier, et son rendement est tellement satisfaisant que le PSG décide de l’acquérir définitivement.

&Agrave leurs retours respectifs, Cesar et Okpara devront s’asseoir sur le banc, et certains experts jugeront la charniére Rabesandratana-El Karkouri, hyper-sécurisante. Talal devient ainsi vice-champion de France, et découvre les joies de la sélection marocaine. Titulaire au début de la saison suivante, il se fait petit à petit prendre sa place par Sylvain Distin. Il marque son premier but parisien sur coup franc face à Helsingborg, mais disparaît progressivement de l’équipe. jusqu’au retour de Luis Fernandez, qui le positionne stoppeur dans sa formation à cinq défenseurs.

Malheureusement, lors du match très médiatisé du PSG à Istanbul face au Galatasaray, El Karkouri a le tort de commettre la faute qui provoque le penalty victorieux des stambouliotes. Ceci lui vaudra les critiques acerbes en direct de Jean-Michel Larqué sur TF1, qui en fera son souffre-douleur du soir. &Agrave partir de ce match, alors que les « à priori&raquo à son égard étaient plutot bons jusque-là, le joueur p&acirctira d’une réputation de joueur limité. Il commencera dans la foulée à se faire conspuer par le Parc des Princes et, en décembre, sera expulsé coup sur coup lors de deux rencontres à domicile. &Agrave l’ouverture du mercato hivernal, suite au recrutement de Vampeta, le PSG se retrouve avec un joueur extra-communautaire de trop. Il est donc suggéré à Talal d’aller se ressourcer en prêt : le défenseur part pour une demi-saison à l’Aris Salonique (Gréce), o&ugrave il jouera une dizaine de rencontres.

Il n’entre pas dans les plans de Luis Fernandez, et assiste du banc de touche à la réussite de la charniére argentine Heinze-Pochettino . C’est à partir de la treiziéme journée qu’El Karkouri rejoue enfin pour Paris dés lors, il ne quittera que très peu l’équipe. Premier défenseur du banc à jouer en cas d’absence, même en tant qu’arriére droit en cas d’absence de Cristobal , il rend de précieux services à son club et dispute 16 rencontres. La saison suivante, il joue de plus en plus souvent, et marque même en championnat face à Lyon, lors de la rencontre qui sauve Fernandez du licenciement. Pourtant, peu de temps aprés, il est prêté pour six mois à Sunderland, o&ugrave il joue finalement moins qu’à Paris.

De retour à l’été 2003 pour sa derniére année de contrat, il retrouve son entraîneur du Raja Casablanca, Vahid Halilhodzic. Le Bosnien, s’il ne fait pas du marocain un titulaire, s’appuie tout de même très largement sur lui. Réguliérement titulaire, El Karkouri fait à nouveau de nombreuses piges, dés qu’il y a un blessé, un suspendu, ou une modification tactique, comme lorsque Mendy monte au milieu de terrain. &Agrave chacune de ses apparitions, l’ex-joueur du Raja se montre très solide, et il réalise finalement sa meilleure saison parisienne, mais aussi la plus dense avec 27 matches de championnats joués. Il est à nouveau vice-champion et gagne la coupe de France. Titulaire en finale face à Ch&acircteauroux, et se sachant sur le départ, il se distingue par ses propos : il s’en prend aux supporters et aux journalistes, considérant que c’est le racisme qui a provoqué les mauvaises critiques qu’il a subies durant son passage parisien. Triste fin.

Libre, il s’engage à Charlton, tout juste promu en Premier League. Sa premiére saison est très bonne il marque notamment cinq fois, dont le plus beau but de son équipe cette saison-là, face à Arsenal. Son jeu très agressif plaît, et les supporters l’adoptent. Longtemps blessé lors de sa deuxiéme saison, il redevient ensuite titulaire en 2006/2007. Il est alors en plein c&oeligur d’une polémique, puisque suite à une simulation de sa part, un adversaire est expulsé. El Karkouri est vivement critiqué dans les médias anglais. Trés solide mentalement, le marocain n’y prête pas attention, et termine la saison sur de bonnes performances. Il ne peut toutefois pas empêcher la relégation de son équipe, et décide donc de tenter une nouvelle aventure : il signe en 2007 et évoluera durant quatre saisons au Qatar SC. Puis finira sa carriére à Umm Salal SC, autre club qatari. Sur le plan international, il a pris sa retraite en 2008.

Le meilleur pour la fin, une petite déclaration de Talal durant sa longue carriére. Qu’Alain Delon ou Patrice Evra lisent cet article, ils se reconnaîtront dans la subtile utilisation de la 3éme personne pour parler de soi.

Sifflé par le Parc des Princes face au Rapid Vienne en octobre 2001, El Karkouri s’interroge dans le Parisien :  » Je ne comprends pas pourquoi le public me siffle. Je reste calme, mais &ccedila fait mal au c&oeligur. Je suis chez moi, sur mon terrain. Je n’avais pas joué depuis longtemps avant ce match PSG 4-0 Rapid Vienne, il fallait montrer que Talal est là&raquo. Enorme.